Première inspection

On a beau dire...c'est vraiment un sacré stress!!!
Enfin surtout pour les parents, ici!
Les 15 jours qui ont précédé l'inspection, nous avons levé le pied sur le formel, comme je vous l'avais expliqué.
J'ai présenté la lettre du rectorat aux filles, en leur expliquant les raisons de ce contrôle, ou plutôt de cette "visite", puisque c'est le terme que nous avons utilisé pour parler de cela.
Nous nous sommes efforcés, avec mon mari,  de ne pas faire transparaître notre stress.

A notre grande surprise, elles furent plutôt très enjouées de ce passage!...de pouvoir montrer leur travail à quelqu'un, de pouvoir partager, d'avoir un avis étranger de "quelqu'un qui connait bien l'école" (comme elles l'ont dit), en dehors du cercle familial et amical.

Je suis bien contente d'avoir proposé ces révisions, chose que je n'aurai jamais faite sans l'inspection, en tout cas, pas tant que les cours par correspondance n'étaient pas clôturés!
...J'étais plutôt butée à continuer sur la lancée des leçons...dans le tumulte du train-train quotidien d'une famille nombreuse...

J'ai pu remarqué, donc,  et mieux comprendre leurs difficultés, voir ce qui leur plaisait vraiment d'apprendre, et surtout de quelle manière !
Bien sûr, toutes ont sauté sur le matériel Montessori pour faire leurs révisions! C'était vraiment serein, elles étaient impliquées, soigneuses, concentrées, pleines d'enthousiasme, auteures de leurs apprentissages!

C'est la meilleure période  que nous ayons vécu depuis le début de notre aventure!

Elles ont rédigé d'elles même un courrier pour se présenter aux visiteurs, et préparé une récitation illustrée pour le jour "J"! (nous avions pourtant abandonné les récitations, par faute de temps, mais aussi parce que mon regard est assez critique sur le "par coeur"...)...en fait, j'étais en train de me rendre compte qu'elles étaient bien plus "formelles" que moi..!!!

J'ai aussi remarqué à quel point j'étais moins stressée par le quotidien, ...
(je pense cependant que je devais le savoir avant de proposer cette pseudo-trève!)

Il y a eu des tests. Oui.

Nous avons dans un premier temps refusé ceux-ci, puisque les cours qu'elles ont, sont suivis, avec contrôles et corrections.
Puis sous les explications claires de l'inspecteur, et l'échange très explicite des conseillères pédagogiques (oui, ils étaient 3), nous leur avons dit de voir avec chacune des filles, ce qu'elles en pensaient, et que, si elles acceptaient, il n'y avait pas de problème, et si elles refusaient, il fallait les respecter et trouver d'autres moyens d'évaluation. Ils ont accepté, en nous rassurant encore sur le fait que les tests n'étaient qu'un support parmi le reste, et qu'ils ne les prendraient pas avec, que nous pouvions les garder.
Nous avons, de notre côté, simplement dit que nous ne voulions pas que les filles soient isolées avec l'évaluateur.

2 des filles ont accepté les tests, et les ont appréciés, ainsi que les échanges avec les conseillères. Elles auraient souhaité en avoir davantage même! (Nous étions sidérés avec mon mari!)

Une a refusé....
Cependant, après une activité Montessori proposée alors  par ma puce...elle accepta le test, car à priori, il semblait bien plus facile que l'activité en elle même, d'après la conseillère.

Voilà, nous attendons le compte-rendu...notre stress a mis 2 jour a s'estomper!

Maintenant, je suis plus rassurée, par rapport à tout ce que j'ai pu entendre sur le sujet.
Tout dépend de notre position, c'est sûr, et des enfants.

Ce sont des étrangers, oui, mais nos amis, avant d'être nos amis, l'étaient aussi.
 Les tests sont imposés...oui et non; ils peuvent être écrits, oraux...ils ont juste forcément besoin de "voir" ou  d'avoir un échange.
C'est leur métier, cela fait parti de leurs missions, et des comptes qu'ils ont à rendre.
C'est très théorique...mais après tout, en une après midi ou une heure, comment évaluer les apprentissages d'un enfant qu'on ne connait pas, sans échange?
Finalement, un peu d'empathie et de bon sens, ne fait pas tant de mal...

Cela ne nous empêchera pas de continuer à vivre avec nos propres décisions, nos propres choix, puisque c'est un droit, et puisque, la seule finalité pour les 2 parties... reste indéniablement la même!

Les tests ne sont pas là pour dévaloriser, mais pour optimiser. Si l'enfant ne comprend pas cela et même l'adulte, c'est que, en amont, il manque quelque chose, à mon sens, non?
Nous n'avions rien à cacher... ni notre intérieur, ni notre extérieur, (qui pourtant laisse vraiment à désiré), ni les difficultés, l' avance ou le retard d'apprentissage pour certaines.

Pour nous, l'important était de valoriser la rencontre entre 2 professionnels: NOUS et L'EDUCATION NATIONALE, et de mélanger nos savoirs pour avancer, pour le bien de nos enfants.
Que nos enfants le vivent bien, avec envie plutôt qu'avec fuite, que tout cela doit essayé d'être fait harmonieusement, qu'ils comprennent que nous avons des droits, et des devoirs...

Cela nous a, en fait, plutôt fait du bien d'avoir un autre regard.
Je n'ai plus peur de ne plus prendre de cours l'année prochaine, l'important étant de voir une progression des enfants, et les enfants en ont forcément en grandissant!